mardi 26 avril 2011

Posez vos questions à Youssef Ibram

Youssef Ibram est l’Imam de la mosquée de Genève. Il reviendra avec nous, le 27 avril à 13h30, sur l’initiative populaire visant à interdire la construction de minarets en Suisse. Ce projet de l'UDC (extrême droite), accepté par le peuple, fit scandale en Suisse et tout autour notamment à cause des affiches de l’UDC et de l’atteinte aux libertés religieuses induite dans la proposition. 
L'affiche de l'UDC pour la votation du 29 novembre 2009
La mosquée de Genève est une des quatre de Suisse à avoir un minaret (construit avant la votation).
N'hésitez pas à poser vos questions!


jeudi 21 avril 2011

Posez vos questions à Olivier Meuwly

Olivier Meuwly est historien, écrivain, journaliste, chargé de cours et membre du PLR (le parti libéral radical). Il est actuellement adjoint au secrétariat général du Département des finances et des relations extérieures du canton de Vaud. Je rencontre M. Meuwly le vendredi 29 avril à 14h, posez lui vos questions!

mardi 19 avril 2011

Posez vos questions à Andreas Ladner

Andreas Ladner est professeur en administration suisse et politiques institutionnelles à l'institut des hautes études en administration publique de Lausanne. Je le rencontre demain à 14h, hâtez-vous de poser vos questions!

dimanche 17 avril 2011

Un donné pour un rendu

On parlait démocratie directe, mercredi dernier, au Conseil National à Berne. Les députés de la chambre basse étaient appelés à se prononcer sur deux initiatives touchant aux fondements de la consultation populaire en Suisse. 

La première, l'initiative populaire lancée par le comité Action pour une Suisse Indépendante et Neutre (ASIN), a pour objectif de demander au peuple s'il veut être consulté obligatoirement à chaque fois que le gouvernement conclut des traités internationaux. 

Le référendum obligatoire existe déjà pour des accords qui impliquent l'adhésion de la Suisse à une entité supranationale (comme l'Union Européenne) ou à une organisation de sécurité collective (comme l'OTAN). Une majorité des conseillers nationaux se sont prononcés contre le projet. Seul l'UDC, droite conservatrice, a défendu le projet de l'ASIN. Selon Yves Nidegger (UDC) le projet permettrait à la population de s'opposer plus efficacement à "la mondialisation économique sortie de la boîte de Pandore du droit international économique."


Trop de démocratie tue la démocratie
Pour l'ensemble des autres formations politiques, cependant, l'initiative populaire ne doit pas être soutenue par le parlement. En effet, les partis jugent ce projet trop flou dans sa formulation et pensent qu'il obligerait le citoyen suisse à se rendre aux urnes trop souvent. Selon le député socialiste Jean-Claude Renwald, d'ailleurs, "trop de pseudo-démocratie tue la démocratie.


Le Conseil a donc rédigé un contre-projet qui vise à demander l'accord du peuple par référendum obligatoire à chaque fois que des compétences cantonales sont transférées à l'échelon fédéral ou que des amendements à la constitution modifient des libertés fondamentales du citoyen. Les accords internationaux, eux, resteraient contestables par référendum facultatif, il faudrait donc que 50 000 citoyens se mobilisent pour qu'un traité soit remis en question. 


Pas de vérification préalable
La chambre basse était aussi appelée à se prononcer ce mercredi sur une initiative, parlementaire cette fois, du parti libéral radical (PLR - droite). Son instigatrice, la conseillère vaudoise Isabelle Moret, proposait qu'une instance judiciaire vérifie la validité légale d'une initiative populaire avant qu'elle ne soit proposée au peuple. Selon le PLR, cette précaution éviterait que les Suisses n'acceptent un projet contraire aux libertés fondamentales ou aux accords conclus avec d'autres pays (comme ce fut le cas pour les initiatives contre les minarets ou encore pour l'expulsion des étrangers). 


La proposition a finalement été rejetée par le parlement. Les députés estiment, en effet, que la voix du peuple est bien plus légitime que l'avis d'un juge. 

vendredi 15 avril 2011

Posez vos questions à Yves Nidegger

Mon premier rendez-vous est fixé: je vais rencontrer Yves Nidegger le vendredi 29 avril 2011. Yves Nidegger est conseiller national pour l'Union Démocratique du Centre (UDC), le parti le plus à droite de l'échiquier politique suisse. C'est ce parti qui est responsable, notamment, des deux initiatives très controversées sur l'interdiction de la construction des minarets en Suisse et sur le durcissement des procédures d'expulsions des étrangers. L'UDC est aussi le parti le plus représenté actuellement au sein du conseil national (la chambre basse du parlement fédéral) et un des plus riches, ce qui lui permet de financer, par exemple, des campagnes d'affichages que d'autres partis ne peuvent se payer. 

N'hésitez pas à proposer vos questions via les commentaires de ce post, je me ferais une joie de les relayer (tant qu'elles ne sont pas insultantes...)

Pour plus d'infos sur Yves Nidegger: http://www.nidegger.net/index.html

jeudi 14 avril 2011

Au fond, la démocratie directe en Suisse, c'est quoi?

Peut être le temps est-il venu d'approfondir la question si complexe, si subjective et pourtant si nécessaire à la survie de votre attention pour ce blog : au fait, la démocratie directe suisse, c'est quoi? 

Tout d'abord, c'est le sujet principal du webdocumentaire en gestation qui motive l'existence de ce blog. La réponse à la question est donc difficile à donner puisqu'elle doit être complète et incomplète à la fois. Inutile, en effet, de tenter de faire le tour de la question une semaine après avoir lancé la réalisation du reportage... Vous comprendrez que je dois ménager un certain suspense pour que le webdoc intéresse encore deux ou trois personnes quand il sera fini. 

Néanmoins, et c'est là que le noeud devient gordien, un des buts de ce blog est de vous faire participer à l'enquête, de vous offrir l'occasion de poser vos questions à mes futurs interlocuteurs. Il est donc indispensable que vous connaissiez les rudiments de théorie politique pour que vous vous glissiez au mieux dans le déguisement d'un journaliste fiable et cultivé (si si ça existe!). 

Tentons donc, pour introduire le concept, de le définir en quelques mots. Voici ce qu'en dit le Petit Robert: 
DEMOCRATIE: 1. Doctrine politique d'après laquelle la souveraineté doit appartenir à l'ensemble des citoyens; (...) - Démocratie directe, où le peuple exerce directement sa souveraineté Démocratie représentative, où le peuple élit des représentants. 

Photos Libres
La démocratie directe s'oppose donc à la démocratie représentative où les lois sont faites par les représentants du peuple réunis dans un parlement. Dans le monde, la démocratie directe (on dit aussi démocratie participative pour être moins... direct) prend des formes diverses et variées. En général, il s'agit de systèmes de consultation populaire par lequel le gouvernement (souvent d'une entité locale) demande à ses administrés de s'exprimer sur un point précis. Leur avis a parfois force de loi, parfois, il n'est que consultatif. 

Deux mécanismes
En Suisse, la réflexion a été poussée plus loin. Au niveau national, suite à un long processus initié au XIXe siècle, la confédération helvétique s'est dotée de deux institutions permettant au peuple d'exprimer directement ses choix. 

Le premier mécanisme a avoir été mis en place est le référendum. Sa première forme, le référendum obligatoire, impose, depuis 1848, aux autorités fédérales de demander l'avis de la population avant d'effectuer le moindre changement dans la constitution ou (depuis 1977) avant l'adhésion du pays à une entité supranationale. 

Plus tard, une autre forme de référendum a été introduite: le référendum facultatif. Grâce à ce système, n'importe quel citoyen suisse peut, après avoir rendu à la chancellerie fédérale une pétition signée par 50 000 personnes, imposer qu'on consulte l'ensemble de la nation avant de signer un traité international ou de promulguer une loi voulue par le parlement fédéral. 

Le deuxième mécanisme est appelé initiative populaire. Il permet, lui, de proposer une révision totale ou partielle de la constitution fédérale. Cette occasion est donnée à tout citoyen qui a réussi à récolter au moins 100 000 signatures. 

Les Suisses peuvent donc faire barrage à une loi qui ne leur convient pas, d'une part, et proposer directement des lois, d'autre part.

La démocratie directe pure n'existe pas
Ce régime politique est unique au monde et permet une participation très poussée du citoyen. Cependant, on ne peut pas le qualifier de démocratie directe pure. En effet, la démocratie directe désigne plus un idéal philosophique où les citoyens décideraient de toutes les affaires qui concernent leur pays. Comme cette organisation politique est trop lourde et presque impossible à mettre en place, la Suisse fait coexister l'initiative et le référendum avec un parlement représentatif qui propose et vote bien plus de lois que le peuple en entier. Donc, même si l'usage admet l'utilisation de démocratie directe pour désigner la philosophie, l'idéal politique suisse, certains lui préfèrent les termes démocratie semi-directe pour qualifier les institutions réellement existantes. 

Il y a évidemment un bon millier d'autres choses à dire à propos de ce concept politique si prometteur et pourtant si souvent décrié. Tant de remarques, tant de développements à faire. Mais ça, c'est pour plus tard.

Pour ceux qui sont arrivés si loin dans la lecture de ce très long post, et qui, donc, on fait preuve d'une motivation remarquable, une dernière observation s'impose: les mécanismes développés ici concernent le niveau fédéral mais s'appliquent aussi dans les entités fédérées, à l'échelon cantonal et local, donc. La démocratie directe (ou participative ou semi-directe, à vous de choisir), se retrouve donc partout en Suisse et imprègne la vie politique de toute la fédération. 

Pour les anglophiles qui souhaiteraient en savoir (beaucoup) plus, le très bon Swiss Democracy de Wolf Linder, développe très clairement les enjeux et les antécédents du modèle de démocratie suisse. Etienne Grisel, dans son Initiative et référendum populaires, traité de la démocratie semi-directe en droit suisse, développe, lui, le côté juridique de la démocratie directe et définit avec une grande précision tous les termes relatifs à ce système complexe.

samedi 9 avril 2011

Une initiative sur la sortie du nucléaire

Réunis en congrès ce samedi, les Verts suisses ont adoptés un texte sur la sortie du nucléaire. Cette initiative populaire devra recueillir 100 000 signatures avant d'être déposée à le chancellerie fédérale. Ueli Leuenberger, le président des verts, s'est déjà dit certain de réunir les 100 000 paraphes en un temps record, il espère d'ailleurs déposer la proposition avant les élections fédérales d'octobre. 

Surfant sur l'émoi qui a suivit la catastrophe de Fukushima, le texte prévoit de demander au peuple si, oui ou non, la constitution devrait interdire l'utilisation de l'énergie atomique pour la production d'électricité ou de chaleur. Les verts veulent, en outre, débrancher les premières centrales un an après la votation. Les centrales de Gösgen et de Leibstadt pourraient, par contre, être arrêtées 40 ans après leur mise en service, soit en 2019 et en 2024. "Ou avant si la sécurité l'exige", précise la proposition.

Cette initiative du parti Vert fait échos à l'annonce d'une manifestation nationale contre l'atome qui aura lieu le 22 mai en Argovie et au débat parlementaire qui devrait se tenir en juin. Le Parti Socialiste a d'ailleurs déjà critiqué l'idée d'une initiative populaire sur le retrait du nucléaire, jugeant qu'une loi votée par le Conseil national serait bien plus rapide.

En Suisse, le nucléaire représente 40% de la production d'électricité.

http://www.tsr.ch/info/suisse/3070281-les-verts-au-front-contre-le-nucleaire.html

vendredi 8 avril 2011

Premier tournage!

Ca y est, c'est les vacances! Le soleil brille et embellit la bonne nouvelle: les cours sont suspendus pour deux semaines.

Deux semaines bien utiles pour préparer le webdoc! En effet, du 23 avril au 1 mai, nous partons, mon camarade Colas -le cadreur de talent- et moi-même, tourner nos premières images en Suisse. Au programme: une poignée de politiciens, une ribambelle d'experts, une flopée de témoins et, surtout, la Landsgemeinde du canton d'Appenzell Rhode Intérieur. Cette forme de démocratie directe ancestrale et folklorique réunit, chaque année, les citoyens de ce demi-canton pour qu'ils sanctionnent les lois, votent leurs impôts et élisent les membres de leur gouvernement... à main levée.

Je le vois, vos papilles salivent et elles ont bien raison! Ce voyage porte en lui la promesse de très très belles images. En attendant que nous vous ramenions les nôtres, et en guise d'introduction, je vous laisse avec un aperçu d'une Landsgemeinde des années 70 (on espère que la nôtre sera aussi folklorique!)

Au fond un webdocumentaire, c'est quoi?

Voici une tentative de définition du webdocumentaire en Belgique. Cet article a été réalisé dans le cadre d'un de mes cours à l'ULB.


Version revue et corrigée le 13 avril 2011.

mardi 5 avril 2011

Churchill n'avait rien compris

Le onze novembre 1947, devant la chambre des Communes, à Londres, Winston Churchill disait: "La démocratie est le plus mauvais système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire." En Suisse, la plupart des citoyens sont d'accord avec cette citation grandiose, à condition d'ajouter l'adjectif directe au mot démocratie.

Depuis plus de six siècles, en effet, les Suisses ont introduit un système inédit de démocratie dont ils sont, pour la plupart, extrêmement fiers. Mais en quoi consiste cette organisation du pouvoir? A quelles dérives peut-elle mener? Que pouvons-nous en retirer en Belgique, petit pays fédéral pluri-communautaire si similaire à la fédération helvétique? 

C'est pour répondre à ces questions que je me suis lancé, en septembre 2010, dans la création d'un webdocumentaire sur le sujet. Comme vous le savez peut être, la production de ce genre d'OMNI (objet médiatique non-identifié) prend du temps, alors, pour patienter et pour vous faire participer, j'ai décidé de créer ce blog. Vous y retrouverez les informations que je glanerai au fil de mon enquête ainsi qu'un suivi de l'actualité suisse qui présente, de près ou de loin, un lien avec la démocratie directe. 
Ce blog devrait, par ailleurs, vous permettre de participer à la création du webdocu. Vous serez, en effet, invités à me proposer vos questions lorsque je rencontrerai les personnes ressources du futur webdocumentaire. 

D'ici là, bon surf!