lundi 14 novembre 2011

Posez vos question à Marouan El Moussaoui

Marouan El Moussaoui est l'un des fondateurs du parti pirate belge. Ce parti a inscrit dans son programme un recours plus fréquent à la consultation populaire grâce à internet. J'irai approfondir la question avec lui aujourd'hui à 11h.

samedi 12 novembre 2011

Une question à...

Le webdocu avance bien et, de semaine en semaine, on accumule de plus en plus de matière. Pour vous la faire partager voici donc une nouvelle rubrique intitulée "une question à...".  J'y posterai des petits bouts d'interviews histoire de se mettre en appétit d'ici la sortie du webdocumentaire. 

On commence avec la première question que j'ai posée à Pascal Delwit lundi passé. Il analysait les raisons de l'engouement que suscitent les formes alternatives de démocratie comme la démocratie directe et la démocratie participative. 


jeudi 3 novembre 2011

Posez vos questions à Pascal Delwit

J'ai rendez-vous lundi prochain avec Pascal Delwit, politologue à l'ULB (vous savez, celui qu'on voit tout le temps à la télé). Je compte voir avec lui si des mécanismes de démocratie directe existent en Belgique. La dernière grande consultation populaire du pays (la question royale) devrait sûrement être discutée. Je lui demanderai aussi ce qu'il pense du système suisse afin d'avoir un point de vue un peu différent sur la question.
Et vous, vous avez des questions à lui poser? 
N'hésitez pas!

lundi 24 octobre 2011

Elections fédérales suisses: les résultats

Les Suisses étaient appelés à renouveler leur parlement hier. Les partis s'affrontaient depuis des mois sur de thèmes comme l'immigration et l'intégration européenne avec des écarts parfois remarqués (l'UDC, le parti ultra-conservateur suisse, comme à son habitude a annoncé, lors de la campagne, le lancement d'une votation pour réguler l'immigration. Son affiche a bien sur fait parlé d'elle...). 
Et au terme du scrutin ce qu'on peut dire c'est que la poussée de l'UDC est nettement stoppée: moins 7 sièges selon les premiers résultats. Le parti de Christoph Blöcher reste cependant le premier parti de Suisse avec 11 parlementaires de plus que son plus proche poursuivant, le PS qui envoie 44 élus au conseil national. 
Parmi les perdants de cette élection on compte aussi les Verts et le PLR (libéraux radicaux) qui perdent respectivement 7 et 4 sièges. Des sièges qui profitent à deux petits nouveaux: les verts libéraux et le parti bourgeois démocratique, tout deux partis dissidents des verts d'une part et de l'UDC d'autre part. 
On attend encore les résultats définitifs du canton de Vaud, victime hier d'un problème informatique. 
Plus de chiffres et de résultats sur le site de la tsr.

vendredi 21 octobre 2011

Puisque je vous dis que la démocratie directe est en pleine expansion

La chancellerie fédérale suisse note un nombre exceptionnel de dépôt d'initiative populaire. Pour 2011 on en est déjà à 21 projets!
Lire l'article ici

lundi 17 octobre 2011

Quelles différences entre la démocratie représentative et la démocratie directe?

Histoire d'enfoncer encore un petit peu le clou voici une vidéo réalisée par la télévision suisse romande pour expliquer la différence entre démocratie directe et démocratie représentative. L'occasion de rappeler en image et avec d'autres mots ce que je vous expliquais ici

samedi 15 octobre 2011

La démocratie directe est partout, même à Bruxelles!

Ce 15 octobre, plus de 6000 indignés manifestaient à Bruxelles pour protester contre le système politique et économique qu'ils accusent d'avoir provoqué la crise actuelle. Et parmi les très nombreuses pancartes brandies par les manifestants on pouvait en trouver beaucoup qui appelaient à une nouvelle démocratie. Devinez laquelle...









jeudi 6 octobre 2011

Klynt: éditeur de webdocu
















Je vous parlais il y a quelques mois de 3WDOC Studio, première application web dédiée à la création de contenu interactif et multimédia (en gros faite exprès pour les auteurs de webdocs). Elle proposait d'éditer son projet en HTML5 et en plus elle était totalement gratuite. Du tout bon donc.
Mais! Mon regard sur les "éditeurs de webdocs" a changé. J'ai pu en effet essayer le petit bijoux de la société française Honkytonk qui propose depuis hier son très très bon Klynt en démo. La bête utilise cette fois la technologie flash (grande rivale du HTML5). Et son énooorme point fort c'est de combler le gros défaut de 3WDOC Studio: l'ergonomie. Klynt semble, en effet, créé spécialement pour les journalistes et autres photographes qui n'ont que des connaissances de base en programmation. Tout est donc facile, intuitif, beau et pensé pil poil pour répondre aux besoins des auteurs de webdocumentaires. Bref, mon webdoc sera plus que très certainement développé avec ce très très bon programme...

UPDATE: Matthieu Lietaert (@notsocrazyprod), nouveau gourou belge du webdoc, vient de sortir une update de son Guide de Survie. Il y fait la liste de cinq logiciels d'édition de webdocumentaire (dont 3WDOC et Klynt + storyplanet, Korsakow et Djehouti) en se basant sur des textes fournis par les créateurs de ces logiciels et la thèse de Simon Duflo.  L'update est pas super critique et n'explique pas quelles narrations sont possibles avec quelles applis, mais offre l'énorme avantage de lister les différentes possibilités qui s'offrent aux auteurs désireux de créer un webdoc sans se ruiner et sans être une base en programmation. Merci à tout ces gens qui contribuent à rendre la création de webdocs abordable pour de plus en plus d'auteurs!

lundi 3 octobre 2011

Démocratie directe, le webdocu : le retour!

Après une petite pause imposée par un été surchargé je peux enfin me remettre à alimenter ce blog et vous redonner des nouvelles de l'état d'avancement du projet. Et pour me faire pardonner de ce si long silence voici, en exclusivité mondiale de l'univers, le tout premier teaser du webdocu!

Regards croisés sur ce que signifie pour un Suisse la démocratie directe...

dimanche 12 juin 2011

Sortir de l'impasse politique belge grâce à la démocratie participative

Intégrer un peu de participation citoyenne dans le fonctionnement politique de la Belgique? C'est le projet un peu fou du G1000. L'idée, portée par l'écrivain flamand David Van Reybrouck et 25 citoyens de tout bords, est de réunir 1000 belges le 11 novembre 2011 à Tour et Taxis pour réfléchir aux grands défis auxquels la Belgique est confrontée. 

Les initiateurs du G1000 constatent que le système démocratique belge n'a pas changé depuis 1830 et qu'il serait temps de la dépoussiérer un peu. En se basant sur les principes de représentativité des sondages (qui comptent généralement 1000 répondants dans leurs échantillons) ils sélectionneront un millier de personnes pour débattre, en petit groupe, des sujets de société les plus prégnants de notre époque. Les résultats de ces délibérations devraient aider, selon le manifeste publié par le comité du G1000, les hommes politiques à trouver de nouvelles solutions à la crise que connais le pays depuis plus d'un an. 

Vous l'aurez compris, ce G1000 et ses envies de démocratie participative résonnent en un échos particulièrement doux à mes oreilles. Mon petit doigt me dit d'ailleurs que cette journée du 11 novembre pourrait bien figurer en bonne place dans le futur webdocumentaire. Mais qu'on ne se méprenne pas: le modèle prôné par le G1000 est bien différent de la démocratie directe en vigueur en Suisse. De l'aveu de David Van Reybrouck, l'inspiration est venue d'ailleurs. Ce sont plutôt les modèles Islandais, New-Yorkais (pour la reconstruction de Ground Zero) ou Nord Irlandais qui sont cités en exemple d'une démocratie délibérative et participative. 

La présentation du projet (en néerlandais) par David Van Reybrouck

samedi 11 juin 2011

3WDOC Studio bêta est disponible

Je ne résiste pas à vous faire partager la nouvelle! 3WDOC studio en version bêta vient d'être mis en ligne ici. Il est désormais possible à n'importe qui de développer du contenu rich media (et donc un webdocumentaire) directement sur un navigateur (plus besoin donc de compétences de codage Flash et de logiciels adobe ultra cher). Je m'empresse de terminer mes examens pour pouvoir me ruer sur cette nouvelle application extrêmement prometteuse et vous en dire des nouvelles. 

3WDOC Studio bêta devance aujourd'hui l'application Klynt de Honkytonk qui devrait offrir les mêmes fonctionnalités et qui est encore en phase alpha de développement. 

vendredi 10 juin 2011

Deux liens pour vous faire patienter

En cette période d'examen, il faut bien avouer que le blog tourne au ralenti.  Mais, rassurez-vous, si les articles ne se succèdent pas à un rythme soutenu en ce moment ce n'est que partie remise. Dans les semaines qui suivent on vous prépare, en effet, du nouveau et du bien lourd. Au programme: des nouvelles des recherches dans le cadre du webdoc, une analyse approfondie de l'Initiative Européenne Citoyenne et... un premier teaser (yeaaah!!!) du webdocu sur base des images prises lors du premier tournage. 

En attendant, pour vous faire patienter, je vous conseille vivement de consulter ce très bon article sur l'explosion des initiatives populaires en période électorale et cette galerie photo sur les différentes affiches de l'UDC au cours de l'histoire qui nous démontre que, dans ce domaine, peu de choses changent... 

mardi 24 mai 2011

La langue commune des suisses: la démocratie directe

L'expression est d'Yves Nidegger, conseiller national UDC. Lors de notre entretien d'avril dernier il avait résumé un opinion très répandue en Suisse: "Chez nous, on parle Allemand, Français, Italien ou Romanche. On ne peut pas fonder notre identité sur une langue ou une culture commune. Le seul point de ralliement c'est les valeurs politiques suisses: la neutralité, le fédéralisme et la démocratie directe"

Cette idée se confirme dans le marketing politique de l'UDC. Le parti conservateur, attaché aux traditions suisses, sait, en effet, comment rallier le plus grand nombre à ses thèses. Alors quand il organise un meeting, il ne parle pas de réunion, de rassemblement ou de manifestation mais de... landsgemeinde.

Radicalisme et immigration: l'UDC persiste et signe

L'UDC, le parti le plus à droite de suisse, est en campagne et s'apprête à déposer une nouvelle initiative contre les immigrés. Tous les ressortissants étrangers sont visés par le texte. Les accords bilatéraux avec l'UE sont une fois de plus remis en cause. 

A la veille de nouvelles élections, les mécanismes de la démocratie directe permettent aux partis politiques de donner plus d'ampleur à leur campagne électorale. Il y a quelques semaines, c'était le parti démocrate chrétien (PDC) qui mobilisait les procédures d'initiative populaire pour donner plus de résonance à ses idées. Aujourd'hui, c'est au tour de l'union démocratique du centre de faire usage de la recette. Pour le PDC l'utilisation de pareil subterfuge est extrêmement rare (trois fois en 163 ans), on ne peut pas en dire autant pour l'UDC. 

Rétro-actes: automne 2007, la confédération helvétique organise pour la 48e fois des élections fédérales afin de renouveler son gouvernement et son parlement national. Depuis des mois, la campagne fait rage entre les partis. L'un d'eux, pourtant, a réussi à s'encrer profondément sur le champ médiatique et à définir à l'avance les sujets sur lesquels portera la campagne électorale: l'UDC. La recette est simple pour celui qu'on appelle encore "le parti agrarien", il s'agit de labourer l'espace médiatique avec des messages simples et facile à comprendre: "dehors les étrangers", "à bas le péril musulman", etc. Grâce à une communication agressive qui cherchait sciemment à choquer, l'UDC était partout (souvenez-vous de ces fameux moutons noirs). Et quand l'attention publique diminuait, il suffisait à Christoph Blöcher (héros du renouveau du parti) d'annoncer que son parti lançait ou soutenait une initiative pour l'expulsion des étrangers ou contre la construction des minarets (il s'agissait alors d'effet d'annonce car les textes de ces deux initiatives seront déposés à la chancellerie quelques années plus tard). 

Quoi qu'il en soit, qu'il s'agisse ou non d'une manoeuvre politicienne, détaillons le contenu de la proposition qu'a formulé l'UDC ce 23 mai. 
« La Suisse a perdu le contrôle de l'immigration. L'afflux d'immigrants en Suisse ne cesse de croître et la Suisse n'a aucun moyen de maîtriser et de limiter efficacement l'immigration. Cette situation s'explique par la libre circulation des personnes avec l'UE, l'ouverture des frontières et les problèmes persistants de l'asile. Les conséquences négatives de cette immigration sans borne sont de plus en plus perceptibles. Il est grand temps que la Suisse retrouve les moyens de maîtriser l'immigration et de limiter le flot d'étrangers arrivant dans le pays. La direction de l'UDC propose donc (...) de lancer une "initiative populaire pour la limitation". (communiqué de presse de l'UDC) »
Pour lutter contre cet "afflux massif", l'UDC veut proposer au peuple de mettre en place des quotats annuels en fonction des besoins économiques du pays. Dans le but de "limiter et trier l'immigration", Toni Brunner, le président du parti, prône donc un système déjà d'application au Canada, où les requérants à l'asile sont sélectionnés en fonction des "points" qu'ils accumulent s'ils ont un travail et des ressources jugées suffisantes. L'union démocratique du centre estime aussi que le séjour durable, le regroupement familial et le droit à l'aide sociale ne doivent plus être considérés comme allant de soit pour tous les migrants. De plus, la proposition prévoit d'imposer aux employeurs de donner la priorité aux Suisses quand ils embauchent.

L'UDC ratisse large et entend donc apporter une réponse à la pression démographique, critique dans certaines villes Suisses. Rappelons tout de même que le pays connait le plus petit taux de chômage d'Europe et que, à cause du manque de formation, certains services sont assurés par un très large contingent d'étrangers (dans les hôpitaux suisses, par exemple, une bonne partie des infirmières viennent de France ou du Canada). Par ailleurs, Travail.Suisse, la plate forme qui regroupe les associations de travailleurs en Suisse, vient de publier une étude sur la de main d'oeuvre dans le pays. Selon elle, même si l'immigration reste soutenue,  400 000 postes seront vacants dans la confédération, en 2030.


Dans les rangs du parti agrarien, on tente donc de focaliser le débat sur l'immigration et on en rajoute une couche. Car, si l'initiative populaire inquiète en Suisse et chez ses voisins c'est parce qu'elle ne fait aucune distinction entre étrangers Européens et non-Européens. Les Européens et plus particulièrement les frontaliers sont donc visés par ces mesures au même titre que les migrants hors Union. Pour l'UDC, si cette initiative passe, il faudra obligatoirement revoir les traités qui ont fait entrer la Suisse dans l'espace Schengen. Une perspective qui inquiète les autres partis qui mesurent chaque jour les avantages économiques apportés par les accords bilatéraux.

Le texte de l'UDC rassemble donc tous les ingrédients qui ont fait le succès du parti: lutte contre l'immigration et défense de l'autonomie Suisse. Des arguments de campagnes qui lui ont été récemment subtilisés par Ecopop qui propose une réduction annuelle de 0,2% de l'immigration.  Le parti de Christoph Blöcher se devait donc de reprendre l'initiative et de surenchérir en passant. La proposition sera finalisée samedi pour partir à la récolte des signatures le plus vite possible.

Update: la proposition a été finalisée aujourd'hui. Vidéo:


jeudi 19 mai 2011

Bientôt de la démocratie directe dans l'Union Européenne

Il aura fallut un congrès des syndicats européens et un appui des organisations syndicales suisses pour nous le rappeler: dans un peu moins d'un an, des procédures de démocratie participative verront le jour au sein de l'Union Européenne.

Les syndicats européens comptent d'ailleurs en faire usage dès avril 2012. Conseillés par leurs collègues helvètes, les représentants des travailleurs vont soutenir une initiative citoyenne européenne contre le dumping salarial en Europe.

Une initiative citoyenne européenne? 
L'initiative citoyenne européenne (dites ICE) est un mécanisme prévu par le traité de Lisbonne dans le but de rapprocher les institutions et le peuple. En s'inspirant du modèle Suisse, l'ICE prévoit de permettre aux citoyens des différents Etats membres de formuler une proposition de loi à la Commission.

Comme en Suisse, le comité qui portera une initiative devra récolter des signatures. A vrai dire, c'est là que la comparaison s'arrête. En effet, dès la création de la pétition, les deux modèles divergent significativement.

Première différence avec les institutions suisses, le nombre de signatures à rassembler est bien plus élevé. Pour qu'une ICE soit prise en compte par la Commission, il faudra en effet un million de personnes qui la soutiennent dans au moins sept pays de l'Union. Ce système est assorti de quotas à respecter. En effet, le nombre de signatures à récolter dans chaque Etat membre sera calculé en fonction du nombre d'euro-députés que compte ce pays au parlement. Par contre, pour faciliter la procédure, le million de paraphes pourra être recueilli grâce à Internet.

Mais les différences ne s'arrêtent pas là. Les règles d'examen de la proposition sont plus stricte qu'en Suisse. Une initiative pourra en effet être repoussée si ses promoteurs n'ont pas démontré que le projet est viable économiquement.

Enfin, si, en Suisse, une initiative qui répond aux critères donne obligatoirement lieu à une votation pour décider si la proposition sera intégrée à la constitution, le mécanisme européen, lui, permet tout au plus que la Commission se penche sur le texte proposé et formule... ses conclusions. L'initiative législative reste donc bien dans les mains de la Commission, tout au plus pourra-t-elle s'inspirer des idées de ses citoyens.

vendredi 13 mai 2011

Une carte du premier tournage

Voici une carte interactive qui reprend nos déplacements lors du premier tournage du webdocumentaire. Vous y trouverez une bonne partie des lieux que nous avons visités lors de cette première semaine intense et passionnant, pleine de rencontres, de découvertes et d'étonnements.



Afficher Carte du premier tournage sur une carte plus grande

mercredi 11 mai 2011

Et avec quelques jours de retard de plus...



Comme je m'en veux de ne pas vous avoir fait partager cette nouvelle. Comme j'ai été égoïste de garder tout ça pour moi! 

Cuisine Interne, le webdocumentaire de Myriam Leroy, Fabrice Lambert, Nicolas Rymen et Joan Roels (que j'avais interviewé pour réaliser cet article) est sorti depuis bientôt une semaine! Le webdoc est particulièrement prenant, l'interface est de très grande facture (malgré un bug minime) et le contenu vaut son pesant de cacahuète. A découvrir de toute urgence ici.

dimanche 8 mai 2011

La démocratie directe est partout

En Suisse, à chaque époque de l'année, des affiches comme celles-ci fleurissent sur les placards publics ou les tramways. Ici, le coin d'une rue à Genève, en avril dernier. 

Deux initiative «pour les familles», ou comment utiliser la démocratie directe comme instrument de campagne

Le PDC, le parti démocrate chrétien, était réuni en assemblée extraordinaire samedi matin. Les élections fédérales se profilent à l’horizon et le parti annonce son principal argument de campagne : défendre les familles. 
C’est devant un public électrique que Christophe Darbellay, le président du PDC, a lancé la campagne de son parti en vue des élections fédérales d’octobre. Et pour faire parler de son programme , quoi de mieux que d’utiliser les instruments mis à la disposition de tous par les institutions démocratiques suisses? Le PDC lance donc deux initiatives populaires avec le projet d’améliorer le sort des familles suisses. 
La première initiative s’intitule «Aider les familles!». Elle part du constat que les allocations versées aux familles nombreuses sont soumises aux impôts. Ces aides augmentent donc les montants payés à l’Etat par les pères et les mères de familles. Pour régler ce problème, le PDC propose de retirer de la liste des revenus imposables les allocations pour enfants et de formation professionnelle. 
La deuxième initiative réuni les mêmes ingrédients (famille, impôts, etc.). Selon le PDC, un couple marié est plus taxé et doit payer des assurances sociales plus élevées qu’un célibataire ou que des concubins. L’initiative «Pour le couple et la famille - Non à la pénalisation du mariage» veut donc proposer au peuple de se prononcer sur une diminution des obligations fiscales des couples mariés. 
Au terme de ce congrès, les militants enthousiastes ont été renvoyés chez eux avec la mission de sillonner la Suisse munis d’un papier et d’un stylo afin de récolter les 100 000 signatures nécessaires au dépôt officiel de l’initiative. Notons que l’évènement est historique: ce n’est que la troisième fois en cent ans d’existence que le parti chrétien utilise les mécanismes de démocratie directe.
 

lundi 2 mai 2011

Première semaine de tournage: check!

Ca y est, nous sommes revenus de notre premier tournage au pays de Guillaume Tell! Je peux déjà vous annoncer sans trop m'avancer que les rencontres furent nombreuses et instructives. Ce cher Colas De Maubeuge a même capturé de son oeil électronique les images que vous retrouverez bientôt dans notre webdoc. 

En attendant de les découvrir, je vous laisse avec ce cliché pris hier matin à Appenzell, où les habitants s'étaient réunis, comme chaque année à la même époque, pour voter leurs lois et réélire leur gouvernement cantonal à main levée. Une institution de démocratie très directe,  mélangeant savamment politique et tradition, maintenue en vie par des milliers d'Appenzellois depuis 1403. 
La landsgemeinde d'Appenzell

mardi 26 avril 2011

Posez vos questions à Youssef Ibram

Youssef Ibram est l’Imam de la mosquée de Genève. Il reviendra avec nous, le 27 avril à 13h30, sur l’initiative populaire visant à interdire la construction de minarets en Suisse. Ce projet de l'UDC (extrême droite), accepté par le peuple, fit scandale en Suisse et tout autour notamment à cause des affiches de l’UDC et de l’atteinte aux libertés religieuses induite dans la proposition. 
L'affiche de l'UDC pour la votation du 29 novembre 2009
La mosquée de Genève est une des quatre de Suisse à avoir un minaret (construit avant la votation).
N'hésitez pas à poser vos questions!


jeudi 21 avril 2011

Posez vos questions à Olivier Meuwly

Olivier Meuwly est historien, écrivain, journaliste, chargé de cours et membre du PLR (le parti libéral radical). Il est actuellement adjoint au secrétariat général du Département des finances et des relations extérieures du canton de Vaud. Je rencontre M. Meuwly le vendredi 29 avril à 14h, posez lui vos questions!

mardi 19 avril 2011

Posez vos questions à Andreas Ladner

Andreas Ladner est professeur en administration suisse et politiques institutionnelles à l'institut des hautes études en administration publique de Lausanne. Je le rencontre demain à 14h, hâtez-vous de poser vos questions!

dimanche 17 avril 2011

Un donné pour un rendu

On parlait démocratie directe, mercredi dernier, au Conseil National à Berne. Les députés de la chambre basse étaient appelés à se prononcer sur deux initiatives touchant aux fondements de la consultation populaire en Suisse. 

La première, l'initiative populaire lancée par le comité Action pour une Suisse Indépendante et Neutre (ASIN), a pour objectif de demander au peuple s'il veut être consulté obligatoirement à chaque fois que le gouvernement conclut des traités internationaux. 

Le référendum obligatoire existe déjà pour des accords qui impliquent l'adhésion de la Suisse à une entité supranationale (comme l'Union Européenne) ou à une organisation de sécurité collective (comme l'OTAN). Une majorité des conseillers nationaux se sont prononcés contre le projet. Seul l'UDC, droite conservatrice, a défendu le projet de l'ASIN. Selon Yves Nidegger (UDC) le projet permettrait à la population de s'opposer plus efficacement à "la mondialisation économique sortie de la boîte de Pandore du droit international économique."


Trop de démocratie tue la démocratie
Pour l'ensemble des autres formations politiques, cependant, l'initiative populaire ne doit pas être soutenue par le parlement. En effet, les partis jugent ce projet trop flou dans sa formulation et pensent qu'il obligerait le citoyen suisse à se rendre aux urnes trop souvent. Selon le député socialiste Jean-Claude Renwald, d'ailleurs, "trop de pseudo-démocratie tue la démocratie.


Le Conseil a donc rédigé un contre-projet qui vise à demander l'accord du peuple par référendum obligatoire à chaque fois que des compétences cantonales sont transférées à l'échelon fédéral ou que des amendements à la constitution modifient des libertés fondamentales du citoyen. Les accords internationaux, eux, resteraient contestables par référendum facultatif, il faudrait donc que 50 000 citoyens se mobilisent pour qu'un traité soit remis en question. 


Pas de vérification préalable
La chambre basse était aussi appelée à se prononcer ce mercredi sur une initiative, parlementaire cette fois, du parti libéral radical (PLR - droite). Son instigatrice, la conseillère vaudoise Isabelle Moret, proposait qu'une instance judiciaire vérifie la validité légale d'une initiative populaire avant qu'elle ne soit proposée au peuple. Selon le PLR, cette précaution éviterait que les Suisses n'acceptent un projet contraire aux libertés fondamentales ou aux accords conclus avec d'autres pays (comme ce fut le cas pour les initiatives contre les minarets ou encore pour l'expulsion des étrangers). 


La proposition a finalement été rejetée par le parlement. Les députés estiment, en effet, que la voix du peuple est bien plus légitime que l'avis d'un juge. 

vendredi 15 avril 2011

Posez vos questions à Yves Nidegger

Mon premier rendez-vous est fixé: je vais rencontrer Yves Nidegger le vendredi 29 avril 2011. Yves Nidegger est conseiller national pour l'Union Démocratique du Centre (UDC), le parti le plus à droite de l'échiquier politique suisse. C'est ce parti qui est responsable, notamment, des deux initiatives très controversées sur l'interdiction de la construction des minarets en Suisse et sur le durcissement des procédures d'expulsions des étrangers. L'UDC est aussi le parti le plus représenté actuellement au sein du conseil national (la chambre basse du parlement fédéral) et un des plus riches, ce qui lui permet de financer, par exemple, des campagnes d'affichages que d'autres partis ne peuvent se payer. 

N'hésitez pas à proposer vos questions via les commentaires de ce post, je me ferais une joie de les relayer (tant qu'elles ne sont pas insultantes...)

Pour plus d'infos sur Yves Nidegger: http://www.nidegger.net/index.html

jeudi 14 avril 2011

Au fond, la démocratie directe en Suisse, c'est quoi?

Peut être le temps est-il venu d'approfondir la question si complexe, si subjective et pourtant si nécessaire à la survie de votre attention pour ce blog : au fait, la démocratie directe suisse, c'est quoi? 

Tout d'abord, c'est le sujet principal du webdocumentaire en gestation qui motive l'existence de ce blog. La réponse à la question est donc difficile à donner puisqu'elle doit être complète et incomplète à la fois. Inutile, en effet, de tenter de faire le tour de la question une semaine après avoir lancé la réalisation du reportage... Vous comprendrez que je dois ménager un certain suspense pour que le webdoc intéresse encore deux ou trois personnes quand il sera fini. 

Néanmoins, et c'est là que le noeud devient gordien, un des buts de ce blog est de vous faire participer à l'enquête, de vous offrir l'occasion de poser vos questions à mes futurs interlocuteurs. Il est donc indispensable que vous connaissiez les rudiments de théorie politique pour que vous vous glissiez au mieux dans le déguisement d'un journaliste fiable et cultivé (si si ça existe!). 

Tentons donc, pour introduire le concept, de le définir en quelques mots. Voici ce qu'en dit le Petit Robert: 
DEMOCRATIE: 1. Doctrine politique d'après laquelle la souveraineté doit appartenir à l'ensemble des citoyens; (...) - Démocratie directe, où le peuple exerce directement sa souveraineté Démocratie représentative, où le peuple élit des représentants. 

Photos Libres
La démocratie directe s'oppose donc à la démocratie représentative où les lois sont faites par les représentants du peuple réunis dans un parlement. Dans le monde, la démocratie directe (on dit aussi démocratie participative pour être moins... direct) prend des formes diverses et variées. En général, il s'agit de systèmes de consultation populaire par lequel le gouvernement (souvent d'une entité locale) demande à ses administrés de s'exprimer sur un point précis. Leur avis a parfois force de loi, parfois, il n'est que consultatif. 

Deux mécanismes
En Suisse, la réflexion a été poussée plus loin. Au niveau national, suite à un long processus initié au XIXe siècle, la confédération helvétique s'est dotée de deux institutions permettant au peuple d'exprimer directement ses choix. 

Le premier mécanisme a avoir été mis en place est le référendum. Sa première forme, le référendum obligatoire, impose, depuis 1848, aux autorités fédérales de demander l'avis de la population avant d'effectuer le moindre changement dans la constitution ou (depuis 1977) avant l'adhésion du pays à une entité supranationale. 

Plus tard, une autre forme de référendum a été introduite: le référendum facultatif. Grâce à ce système, n'importe quel citoyen suisse peut, après avoir rendu à la chancellerie fédérale une pétition signée par 50 000 personnes, imposer qu'on consulte l'ensemble de la nation avant de signer un traité international ou de promulguer une loi voulue par le parlement fédéral. 

Le deuxième mécanisme est appelé initiative populaire. Il permet, lui, de proposer une révision totale ou partielle de la constitution fédérale. Cette occasion est donnée à tout citoyen qui a réussi à récolter au moins 100 000 signatures. 

Les Suisses peuvent donc faire barrage à une loi qui ne leur convient pas, d'une part, et proposer directement des lois, d'autre part.

La démocratie directe pure n'existe pas
Ce régime politique est unique au monde et permet une participation très poussée du citoyen. Cependant, on ne peut pas le qualifier de démocratie directe pure. En effet, la démocratie directe désigne plus un idéal philosophique où les citoyens décideraient de toutes les affaires qui concernent leur pays. Comme cette organisation politique est trop lourde et presque impossible à mettre en place, la Suisse fait coexister l'initiative et le référendum avec un parlement représentatif qui propose et vote bien plus de lois que le peuple en entier. Donc, même si l'usage admet l'utilisation de démocratie directe pour désigner la philosophie, l'idéal politique suisse, certains lui préfèrent les termes démocratie semi-directe pour qualifier les institutions réellement existantes. 

Il y a évidemment un bon millier d'autres choses à dire à propos de ce concept politique si prometteur et pourtant si souvent décrié. Tant de remarques, tant de développements à faire. Mais ça, c'est pour plus tard.

Pour ceux qui sont arrivés si loin dans la lecture de ce très long post, et qui, donc, on fait preuve d'une motivation remarquable, une dernière observation s'impose: les mécanismes développés ici concernent le niveau fédéral mais s'appliquent aussi dans les entités fédérées, à l'échelon cantonal et local, donc. La démocratie directe (ou participative ou semi-directe, à vous de choisir), se retrouve donc partout en Suisse et imprègne la vie politique de toute la fédération. 

Pour les anglophiles qui souhaiteraient en savoir (beaucoup) plus, le très bon Swiss Democracy de Wolf Linder, développe très clairement les enjeux et les antécédents du modèle de démocratie suisse. Etienne Grisel, dans son Initiative et référendum populaires, traité de la démocratie semi-directe en droit suisse, développe, lui, le côté juridique de la démocratie directe et définit avec une grande précision tous les termes relatifs à ce système complexe.

samedi 9 avril 2011

Une initiative sur la sortie du nucléaire

Réunis en congrès ce samedi, les Verts suisses ont adoptés un texte sur la sortie du nucléaire. Cette initiative populaire devra recueillir 100 000 signatures avant d'être déposée à le chancellerie fédérale. Ueli Leuenberger, le président des verts, s'est déjà dit certain de réunir les 100 000 paraphes en un temps record, il espère d'ailleurs déposer la proposition avant les élections fédérales d'octobre. 

Surfant sur l'émoi qui a suivit la catastrophe de Fukushima, le texte prévoit de demander au peuple si, oui ou non, la constitution devrait interdire l'utilisation de l'énergie atomique pour la production d'électricité ou de chaleur. Les verts veulent, en outre, débrancher les premières centrales un an après la votation. Les centrales de Gösgen et de Leibstadt pourraient, par contre, être arrêtées 40 ans après leur mise en service, soit en 2019 et en 2024. "Ou avant si la sécurité l'exige", précise la proposition.

Cette initiative du parti Vert fait échos à l'annonce d'une manifestation nationale contre l'atome qui aura lieu le 22 mai en Argovie et au débat parlementaire qui devrait se tenir en juin. Le Parti Socialiste a d'ailleurs déjà critiqué l'idée d'une initiative populaire sur le retrait du nucléaire, jugeant qu'une loi votée par le Conseil national serait bien plus rapide.

En Suisse, le nucléaire représente 40% de la production d'électricité.

http://www.tsr.ch/info/suisse/3070281-les-verts-au-front-contre-le-nucleaire.html

vendredi 8 avril 2011

Premier tournage!

Ca y est, c'est les vacances! Le soleil brille et embellit la bonne nouvelle: les cours sont suspendus pour deux semaines.

Deux semaines bien utiles pour préparer le webdoc! En effet, du 23 avril au 1 mai, nous partons, mon camarade Colas -le cadreur de talent- et moi-même, tourner nos premières images en Suisse. Au programme: une poignée de politiciens, une ribambelle d'experts, une flopée de témoins et, surtout, la Landsgemeinde du canton d'Appenzell Rhode Intérieur. Cette forme de démocratie directe ancestrale et folklorique réunit, chaque année, les citoyens de ce demi-canton pour qu'ils sanctionnent les lois, votent leurs impôts et élisent les membres de leur gouvernement... à main levée.

Je le vois, vos papilles salivent et elles ont bien raison! Ce voyage porte en lui la promesse de très très belles images. En attendant que nous vous ramenions les nôtres, et en guise d'introduction, je vous laisse avec un aperçu d'une Landsgemeinde des années 70 (on espère que la nôtre sera aussi folklorique!)

Au fond un webdocumentaire, c'est quoi?

Voici une tentative de définition du webdocumentaire en Belgique. Cet article a été réalisé dans le cadre d'un de mes cours à l'ULB.


Version revue et corrigée le 13 avril 2011.

mardi 5 avril 2011

Churchill n'avait rien compris

Le onze novembre 1947, devant la chambre des Communes, à Londres, Winston Churchill disait: "La démocratie est le plus mauvais système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire." En Suisse, la plupart des citoyens sont d'accord avec cette citation grandiose, à condition d'ajouter l'adjectif directe au mot démocratie.

Depuis plus de six siècles, en effet, les Suisses ont introduit un système inédit de démocratie dont ils sont, pour la plupart, extrêmement fiers. Mais en quoi consiste cette organisation du pouvoir? A quelles dérives peut-elle mener? Que pouvons-nous en retirer en Belgique, petit pays fédéral pluri-communautaire si similaire à la fédération helvétique? 

C'est pour répondre à ces questions que je me suis lancé, en septembre 2010, dans la création d'un webdocumentaire sur le sujet. Comme vous le savez peut être, la production de ce genre d'OMNI (objet médiatique non-identifié) prend du temps, alors, pour patienter et pour vous faire participer, j'ai décidé de créer ce blog. Vous y retrouverez les informations que je glanerai au fil de mon enquête ainsi qu'un suivi de l'actualité suisse qui présente, de près ou de loin, un lien avec la démocratie directe. 
Ce blog devrait, par ailleurs, vous permettre de participer à la création du webdocu. Vous serez, en effet, invités à me proposer vos questions lorsque je rencontrerai les personnes ressources du futur webdocumentaire. 

D'ici là, bon surf!